Conversation avec Thomas Arbez - INA


Découvrez une série d’interviews avec celles et ceux qui nous soutiennent chaque année. Aujourd’hui, Thomas Arbez, Responsable du Service Création - INA , partage avec nous sa vision.

Thomas Arbez, Responsable du Service Création - INA

Thomas Arbez, Responsable du Service Création - INA

Sunny Side of the Doc est un lieu stratégique de rencontres et d’initiatives internationales. Qu’attendez-vous de votre présence cette année en tant que partenaire de longue date ?


Le Sunny Side offre à l’INA l’occasion de réaffirmer son engagement en tant qu’acteur et partenaire clé de la création documentaire. Producteur, coproducteur et diffuseur, nous y renforçons nos liens avec l’écosystème, en partageant les projets que nous accompagnons et les dispositifs de soutien que nous avons su faire évoluer, notamment grâce à une politique de coproduction repensée pour répondre aux nouveaux usages.

 

À Sunny Side of the Doc, l’ouverture à de nouvelles formes de narration sera au cœur des échanges pour cette 36e édition. Quelles nouvelles directions votre groupe explore-t-il aujourd’hui en matière de narration documentaire ?


Depuis plusieurs années, l’INA s’investit pleinement dans la création numérique, avec des séries digitales telles que La grande explication, produite depuis huit ans pour France Télévisions. Cette ouverture aux nouvelles écritures s’est aussi illustrée à travers la coproduction de la série Tourbillons avec Seiya Productions, diffusée sur la plateforme L’Équipe Explore.

En 2024, nous avons lancé le Label INA : une initiative destinée à accueillir des projets innovants, singuliers et exploratoires, dès leur phase de développement, tant par leur narration que par leur usage des archives. Chaque année, cinq projets seront sélectionnés, soutenus et accompagnés de manière renforcée. Ce label traduit notre volonté forte d’encourager l’émergence de nouvelles formes d’écriture documentaire.

 

L’INA fait partie intégrante du Village Archives, qui réunit cette année plus de 18 structures dédiées (un record). Cette programmation vous est en partie destinée. Quelles sont vos attentes autour de cet espace ? En quoi ce focus est-il essentiel pour faire vivre les archives sur un marché international comme Sunny Side ?


Le Village Archives est l’occasion pour l’INA de valoriser l’ampleur et l’enrichissement constant de ses collections, avec l’arrivée de nouveaux fonds comme Brut. ou le catalogue Mireille Dumas. C’est aussi un moment d’échange sur notre nouvelle politique d’achat de droits, totalement repensée en 2025 avec, entre autres, la facturation à la seconde, pour offrir aux producteurs plus de souplesse dans l’usage de nos archives

 

 

 

L’intelligence artificielle occupe une place croissante dans l'industrie documentaire et sera bien évidemment au cœur des débats pour cette nouvelle édition, comment percevez-vous son rôle dans le documentaire aujourd’hui ? 


Le principal enjeu de l’IA pour l’INA est d’améliorer la découvrabilité de ses 30 millions d’heures d’archives. Grâce à la transcription, à la description automatique et à la recherche sémantique, ces outils offrent une richesse d’accès inédite aux contenus, en multipliant les points d’entrée et en rendant possible une exploration fine et diversifiée des archives. L’IA permet également d’améliorer la qualité et l’exploitabilité de certains fonds, via des traitements comme la restauration, la super résolution ou la colorisation. Ces technologies soulèvent aussi des questions éthiques et juridiques, sur lesquelles l’INA est pleinement mobilisé.

 

 

Quels types de projets ou de collaborations internationales cherchez-vous à faire émerger cette année à Sunny Side of the Doc ?


En tant que producteur délégué, l’INA porte des projets ambitieux à fort potentiel international. C’est le cas cette année du documentaire 13 novembre. Des récits, un chœur de voix, produit pour France Télévisions et présenté par notre productrice Valérie Abita lors des Pitchs Histoire du Sunny Side. Par ailleurs, l’INA s’engage activement dans la sauvegarde et la valorisation de collections patrimoniales rares, fragiles ou peu accessibles – comme les fonds d’archives de Cuba ou d’Afghanistan – qui constituent de précieuses ressources pour les documentaristes, notamment dans le cadre d’événements comme les saisons croisées France-Brésil.